Actualités / 13 novembre, 2017

Trek Val d’Aoste – Tour des Géants – Grands Combins – Jour 17

Selon le roadbook, la journée devrait être longue, avec deux cols au programme.

Mais la gardienne nous explique qu’il existe un second passage pour l’Alta Via 2 , passage abandonné, car trop problématique. Névés et roches instables sont au rendez-vous.

Par contre, ce parcours alternatif – tout en étant plus court – est au plus prêt des glaciers et de la roche. C’est déjà pour cette raison que j’avais emprunté la variante des Combins. L’option est prise, pour passer des alpages au sauvage de la montagne dans ce qu’elle a de plus austère, de plus inhumain. Oui, je sais, j’abuse un peu.

Seul inconvénient, s’il est infranchissable, retour au refuge et départ pour 8h30 en supplément.

Le sentier bien tracé nous amène rapidement au glacier du Ruitor, avec ses multiples sommets qui donnent envie de grimper. Quelques passages aménagés de chaînes et nous arrivons dans l’axe du vallon qui permet de franchir le col. Nous devons abandonner cette mer de glace crevassée, propice à de nombreuses photos de détails.

Par la même occasion, le Mont Blanc disparaît de notre champ de vision. Du col, une grande partie de l’Alta Via 1 réapparaît : Mont Rose, Cervin, Combins, un panorama grandiose pour conclure une grimpette bien raide.

Mais qui l’est beaucoup moins que la descente. Sans équipement particulier ou sans une très bonne expérience du trek sauvage, je déconseille fortement de couper ce col,  d’autant plus si comme cette année un névé conséquent  empêche la progression.

Donc, le névé, c’est exclu, raide et encore gelé. Il ne reste plus qu’à descendre dans les grands éboulis instables, ce qui demande un certain équilibre.

Un entrelacs de blocs, de pentes raides et schistes agglomérés et de neige…beau programme.

La tension est palpable, et la concentration à son maximum – ne pas tomber -.

Les marques jaunes ont complètement disparu, il faut se fier à son instinct et lire le terrain.

Une fois la dernière langue rocheuse atteinte, une descente (joyeuse) dans la neige permet de rejoindre le fond du vallon – et les marques jaunes -.

L’herbe, les torrents et le sentier sont à nouveau au rendez-vous. La pause déjeuner s’impose une fois l’itinéraire de l’Alta Via 2  récupéré. Les pieds dans l’eau, au soleil avec pour  compagnie charcuteries et fromages locaux…que demander de plus ?

Planaval, la fin de l’étape est en bas. Mais ce village est rapidement atteint par un sentier large et agréable à travers une forêt de mélèzes.

Ce petit hameau est quasiment entièrement restauré, ce qui lui donne un certain charme, pas désagréable après 1500m de descente.

Sa chapelle de 1332 atteste de l’ancienneté de la présence humaine dans cette vallée. Planum Vallis (vallée plate ?) son nom latin, lui confère une grande richesse de cultures (Pommes de terre, choux, poireaux, fourrage…) avec une particularité, le chanvre, pour en faire de la toile. Malgré tout, le premier chemin carrossable ne sera mis en place qu’en 1947, pour transférer le minerai de fer vers le Val d’Aoste.

Au total 6h15 de marche, au lieu de 8h30. Un itinéraire sauvage et un bon dénivelé…une belle journée, non ?

Fin du jour 17…

Laurent