Deosai (ski) – Le retour…
Direction le plateau du Deosai pour une nouvelle découverte.
Toujours grâce à l'indépendance que procure le ski-Pulka.
C'est parti...
Après deux voyages en ski (ou plutôt télémark pour moi…), me voici en train d’explorer le Pakistan à pied.
C’est une montagne-massif, d’un bloc, ce qui influe beaucoup sur le parcours à réaliser. Toutes les vallées se dirigent vers son sommet, il y a donc un nombre impressionnant de crêtes à couper, et pas des moindres…
Le dernier est un col que je qualifierais de classique. Vous montez par un semblant de chemin, idem pour la descente et vous avez une vue panoramique sur le Nanga Parbat, donc oui, assez classique.
Le col de Mazeno.
Pour les deux autres c’est vraiment autre chose. Ne compter pas sur un itinéraire, même si la montée au Mazeno est partiellement tracée.
Ce sont des cols créés de toutes pièces par des alpinistes/trekkeurs pour d’autres alpinistes/trekkeurs. Il va donc vous falloir avoir le pied alpin (même si ici le terme de himalayen serait plus propice) pour progresser dans de nombreux pierriers, amas de roches instables, pentes glissantes, neige, glace…selon les conditions.
Dans tous les cas, cela reste une belle Aventure.
Seul, c’est déjà un beau programme, mais avec des porteurs, tout tourne vite au » bordel généralisé « . Personne n’écoute rien et tout le monde suit son bonhomme de chemin. Arrive inévitablement ce qui doit arriver, il pleut des pavés…
Donc, je dois l’avouer, ces deux cols sont compliqués à gérer. Beaux, mais difficiles, bien loin de ce que l’on connait en Inde du Nord ou au Népal. Mais c’est un peu cela que l’on vient chercher, non ?
En tout cas, les vues sont splendides et toutes plus incroyables les unes que les autres. Le Nanga Parbat se découvre sous toutes ses faces. Il faut profiter des couchers et levers de soleil, car en face Nord vous avez assez rapidement le soleil de face, adieu les belles images…
Il est aussi nécessaire de savoir profiter du beau temps, en été, la météo change vite. Au premier cirrus…vous devez savoir qu’il ne vous reste plus beaucoup de temps avant la prochaine précipitation…
Eh bien, je l’avoue, elles sont nombreuses. Vous allez croiser de nombreux hameaux dalpage habités. Les Shilasis habitent tout en bas, non loin de lIndus et durant la période chaude, ils montent rejoindre leurs quartiers d’été.
C’est avec plaisir que l’on regarde sortir les troupeaux de l’étable au lever du jour, avec comme arrière-plan le Nanga Parbat.
Vous allez pouvoir discuter avec des hommes (très barbus), de nombreux enfants et de belles femmes. Non, je blague, les femmes, vous pouvez oublier…
Il n’est même pas conseillé de prendre une photo ou il y en aurait une, même toute petite au loin, très loin. Le rappel à l’ordre est rapide, je dirais même immédiat.
Nous avions un porteur que j’ai surnommé Houston. Il démarrait souvent ses phrases par » Big problem « , peu importe le contenu. Pourquoi Houston ?
C’est la phrase culte de l’astronaute Jack Swigert lors de la panne de la mission Appolo 13. ( » Houston, nous avons un problème…« )
Donc ce charmant jeune homme surveillait tout ce que je faisais, au cas où. Il y a donc eu un jour où j’ai dû remettre les pendules à l’heure. Non, une forme féminine à 5km au grand-angle n’est pas un portrait…N’essayer pas de me dire c’est la tradition. Ça ne tient pas la route !!!
Puis, j’ai aussi eu lors de l’arrivée au hameau de Kugali le » Not allowed » d’un homme qui faisait la sieste et qui a trouvé que c’était une belle formule daccueil. Lui, a vite compris que j’avais une bonne connaissance en grossièreté, peu importe la langue. Il s’est recouché et s’est fait oublier.
Volley au sommet…
Mais le top du top, s’est passé au village de Fairy meadows ( » la prairie des fées « ).
Petit stop pour prendre en photo le village, de vieilles maisons en bois. Un enfant arrive en courant avec un bâton en m’expliquant que si je prends une photo je vais tâter de sa brindille. Je lui fais voir que j’en ai deux, de bâtons, et qu’il risque de perdre…
Un adulte débarque alors en trombe et me dit que c’est interdit. Commence alors une discussion, vive et mouvementée :
Je quitte la scène, j’avais déjà pris ma photo…
Donc, parfois, il faut un peu se rebeller. Respecter les coutumes oui, mais ne pas tout gober non plus.
En dehors de cela, ce fut un plaisir que de se faire inviter régulièrement à partager le thé, le lait, le yaourt, un bout de pain, un plat cuisiné, de la viande…
C’est une immense surprise que de pouvoir profiter de cette hospitalité spontanée. Le peu de touristes n’y est pas pour rien, bien évidemment.
Je recommande donc vivement ce trek, très vivement.
Chez Tekenessi dès 2018, oui…et non.
En l’état non, aucune chance. L’itinéraire est présenté comme facile pour les locaux, mais les risques inhérents au terrain sont, à mon goût, trop nombreux. Je vais donc remanier le cheminement pour vous proposer un voyage tout aussi beau sans les plus gros inconvénients.
Voilà, vous en savez un peu plus, il ne vous reste plus qu’à attendre les autres retours, ainsi que les images…