Jour 11 : Gosainkung – Tharepati
Je suis réveillé dès 6h00 du matin par ceux qui partent tôt, très tôt, trop tôt…le col n’est qu’à une heure. D’accord, il fait un peu mauvais, mais ce n’est pas la tempête non plus, attendre un peu le soleil qui réchauffera la matinée n’est pas une si mauvaise idée.
Le vent est fort et la neige se déplace à l’horizontale. Il n’y aura donc pas de vue dégagée du col, mais lambiance est forte. On se confronte aux éléments ce qui donne plus d’intensité à ce début de journée, du moins je le pense, mais je ne suis pas bien sûr que tout le monde soit d’accord avec moi ;-).


Comme je le soupçonnais, en une heure je suis au col (4610m). Il surplombe un dernier lac à moitié gelé. Les drapeaux à prières bien accrochés sont secoués par le vent : pour les autres, ils sont irrémédiablement éparpillés dans la montagne…


Petite séance photo avant dentamer une descente par un sentier glacé qui met à rude épreuve les groupes déjà bien fatigués par la montée. Premier arrêt, après une descente rapide (3630m), à Phedi pour un thé au citron très apprécié. L’eau de ma gourde commence à dégeler, il était temps.

J’ai choisi Ghopte pour la pause de midi, cela semble assez proche. C’est un bon sentier en balcon qui y conduit et qui donne l’impression de suivre à peu près la même courbe de niveau (sur la carte). Lourde erreur dappréciation, ce n’est qu’une alternance de montées et de descentes dans de petites forêts de bambous et de rhododendrons, je n’avais pas préparé mes jambes à cette idée. Je sens bien qu’elles sont un peu récalcitrantes, mais j’ai confiance en elles.
Les nuages montent très vite de la plaine, je passe rapidement de 25°C à 5°C en une fraction de seconde, c’est vivifiant, tonifiant, revigorant, stimulant (vous choisissez celui qui vous convient ;-)…
Déjà cinq heures que je suis parti de Gosainkund, alors oui, je l’avoue je suis très content d’être arrivé à Ghopte pour les pommes de terre de midi (avec le thé, bien entendu).
J’apprends que Tharepati est trop loin pour ce soir, et qu’il serait préférable de rester ici pour la soirée. D’accord…mais non ! J’ai parcouru assez de kilomètres pour savoir si je suis capable d’avancer encore un peu. Et puis au cas où, j’ai toujours ma tente et mon réchaud, et j’ai gardé deux paquets de quick-noodles…Ou alors ils me prennent pour « un lapin de 6 semaines »…
Au final, je ne traîne pas trop, je reprends mon sac et je me remets en marche. La brume est toujours présente et laisse planer la possibilité de rencontrer elfes, gnomes, farfadets, lutins ou autres habitants de la forêt…et pourquoi pas le Migou.

A la sortie de cette forêt les 2 guest-houses apparaissent enfin sur la crête, mais bien éloignées l’une de l’autre, il va falloir faire un choix. Les ouï-dire pencheraient pour celle de gauche…on verra bien. Ce sera donc la » Sumchho top lodge » (ce n’est pas moi qui ai choisi ce nom). Elle possède un bon point de vue, la pièce centrale est bien chauffée et la famille est très accueillante, que demander de plus.
Allez, c’est la fête, je m’offre un paquet de gâteaux au chocolat…qu’il faut bien partager avec les enfants et mes amis de passage, c’est ça la convivialité des montagnes. Cela fait déjà plusieurs jours que je retrouve deux Belges aux étapes du soir, alors on finit par se connaître un peu…
En tout cas, pour cette journée, aucun regret. La petite tempête m’a permis d’obtenir de belles lumières, et puis les vues dégagées n’ont pas manqué les semaines précédentes. Qui plus est, les nuages viennent de se disperser alors tout est parfait.

Dernière nuit en altitude…