Les YAKS, j’en vois partout.

La laine de YAK me direz-vous ?
Cest exact, mais cest oublier un poil très fin et très chaud qui est perdu à la sortie de lhiver. Le YAK mue, et cest donc cette » soie » que lon récupère. On recherche plus particulièrement le duvet situé sous le ventre de lanimal (appelé khullu). Il faut donc étriller lanimal avec une brosse, ne vous inquiétez pas, cest indolore et les yaks aiment ce moment où on les débarrasse de ce surplus de poils.
Cette action permet de séparer le duvet des poils plus grossiers et rêches qui nont pas vraiment dutilité. Par contre, les éleveurs nobtiennent en moyenne que 100 grammes de duvet par an et par animal. Il faut donc des troupeaux conséquents, ou alors se réunir en coopérative pour pouvoir fournir les métiers à tisser.
La fibre ne faisant que 16 et 20 microns, elle reste très légère pour son rapport calorifique.

Pour moi, en première couche, s’en était terminé avec le synthétique.

Fibre plus chaude que le mérinos ?
Daprès les études, il semble quelle soit au même niveau que le cachemire. Pour le mérinos, il suffit de regarder laltitude à laquelle vivent ces deux animaux. Alors que le Mérinos vit à environ 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer, le YAK vit dans un environnement plus difficile. Ils supportent la grêle, la glace, la neige, le vent et la pluie à 5000/6000 mètres d’altitude.
Bien, très bien, mais est-ce plus écologique que le mérinos ?
Dans les deux cas de figure, il y aura du transport, cest exact. Que la laine arrive de la Nouvelle-Zélande ou des hauts-plateaux himalayens, il faudra bien quelle parcoure de longues distances. Soit pour nous arriver sous forme de produits finis, soit pour partir au tissage en Chine ou ailleurs
Malgré tout, cette laine si particulière au YAK ne produit pas de suint. Les éleveurs ne dessuintent donc pas les fibres, une opération qui se fait le plus souvent à base de produits chimiques. Cest déjà ça de gagné, non ?

Et alors ?
Javais opté pour un bonnet, des premières couches (haut et bas, manches courtes et longues) et des chaussettes pour la partie trek.
Javoue ne jamais avoir eu sur le corps une sensation de douceur aussi franche. Rien à voir avec le synthétique ou le mérinos. Cest incomparable.
Je ne suis pas sensible à la laine de mouton, donc à nouveau aucune sensation de gêne.
Par contre, la chaleur est vraiment au rendez-vous, cest remarquable. Le t-shirt manche courte métait bien suffisant dans la journée.
Le bonnet pour la nuit, pour rester la tête en dehors du duvet ma fait oublier les T° qui avoisinaient les -15°C dans la tente. Plus de gros bonnet qui finit par gratter
Le collant ma servi tous les jours en sous-couches sous la salopette de ski. Comme pour le reste, rien à dire. Bon si, jai parfois eu trop chaud
Mais lorsque que je passais à lombre, et que la transpiration était totalement évacuée, je navais aucune sensation de froid, pas un gramme dhumidité. Il faut dire quen haute altitude, latmosphère est tellement sèche quelle est très vite réabsorbée par lair environnant. Mais une fois en trek, même résultat, on peut donc raisonnablement mettre cela sur les qualités de la laine de YAK.

Pour résumer :
Douceur et légèreté sont les deux atouts de cette laine qui semble avoir un bel avenir devant elle. En tout cas, je suis conquis.
Étant donné la nouveauté du produit, la rareté de cette laine si particulière et lélevage plus complexe que celui du mouton, les vêtements en laine de YAK ont un léger surcoût par rapport aux grandes marques du mérinos. Tout cela devrait se lisser avec une distribution plus large.
Pour ce qui est de lentretien, je ne fais rien de particulier. Comme le reste, lavage à 30°C et pas dassouplissant, mais bon ça vous en aviez lhabitude

Bon et Kora dans tout cela, par rapport à la concurrence ?
Une fois le hasard passé, je me suis penché sur leur mode travail. Je suis assez heureux de voir leur démarche, elle est claire et répondue à ce que nous attendons dun fabricant responsable.
Depuis 2012, ils travaillent avec la coopérative Kegawa Herders Cooperative (plateau du Qinghai,Tibet), un groupe de plus de 90 familles nomades. Ils garantissent lachat de toute leur laine à un prix élevé, ce qui leur donne un revenu sur lequel ils peuvent compter. Pour maintenir ce partenariat, un supplément financier est apporté en fin de saison.
Pour accéder à la laine hors de leur portée, ils utilisent également un réseau d’agents locaux sur le plateau, mais leur but ultime est d’acheter toute la laine directement aux coopératives d’éleveurs.
Donc, finalement, si en achetant un produit de qualité (ici Kora) on peut contribuer directement aux communautés himalayennes, je trouve que cest un petit plus que lon peut largement inclure dans le tarif général, non ?
Je vais continuer à lutiliser, lors mon prochain voyage au Pakistan, puis ceux du Népal et pour finir durant ma traversée de la Nouvelle-Zélande, un comble au pays du mérinos

