Grande nouveauté pour 2014 chez Tekenessi, je vous invite à me proposer vos retours, sur des destinations qui sont nouvelles pour vous, tant visuelles quémotionnelles.
En ce début d’année, c’est Martine qui inaugure et se lance dans la rédaction. Les images sont aussi d’elle, je ne fais que vous présenter le tout.
J’attends vos retours…et vos futurs publications…

Je suis Bretonne, Finistérienne, Brestoise
Je suis une inconditionnelle de lHimalaya
Je suis fan de Tekenessi
Je suis pour le changement
Donc cette année, après avoir entendu Laurent me parler depuis 10 années de Sahara, j’ai craqué et j’ai donc choisi une destination encore ouverte : le Tchad.
Suis-je une nouvelle adepte du désert
Un peu par la force des choses…Je dois bien lavouer, cest suite à une annulation de tous mes projets au Népal à lautomne 2013 que je me suis laissée tenter par le désert tchadien en février.
Ce fut la grande traversée de lEnnedi jusquaux lacs dOunianga, rien que ça 😉
Combien de fois lai-je entendu : « Le désert cest beau »
et cest vrai.
Cette traversée, 13 jours de randonnée chamelière, a été pour moi une révélation. En fait, le désert, ce nest pas que des dunes, cest aussi des regs, des oasis
cest une incroyable alternance d’ambiances sahariennes.
En quelques jours, nous sommes passés de tassili en tassili (massif de l’Ennedi) aux dunes vives du Mourdi. Ce massif dunaire, un spectacle incroyable. Les barkhanes (dunes en croissant qui se déplacent), ces montagnes de sable, senchainent à perte de vue
on se croirait en « haute mer ».

Fascination pour un spectacle que je vois pour la première fois.
Cest une impression étrange que de se retrouver là au milieu des dunes, au milieu de nul part.
A tel point que je me pince pour vérifier que je ne rêve pas, que ce que je vois est bel et bien réel.
Je ne pense à rien, je contemple, émerveillée, tout ce qui mentoure, jécoute le silence et là, je prends conscience de la beauté de la vie.
Jai hâte de voir la suite
Les regs
Des heures et des heures à marcher sans rien à lhorizon (cest presque marcher pour marcher sauf que lambiance est là
), ni devant ni derrière, ni sur les côtés, juste lhorizon
Cest à se demander comment se repèrent nos chameliers dans ce paysage quasi désertique. Pas de GPS, pas de cartes, rien ??!!
Et puis soudain, un petit îlot de verdure, un massif, un erg, un reg, un Niala (piton rocheux)….
Comment décrire ce qui est pour moi la plus belle étape?
Larrivée aux lacs dOunianga
Cest le spectacle le plus saisissant et le plus grandiose de ce trek.
Le contraste entre le bleu profond du lac et la couleur ocre des rives, le jaune des dunes alentours est tel quon le croirait irréel. Cest très surprenant et étrange comme sensation.

Voilà, vous laurez compris, le désert tchadien est un paradis pour les trekkeurs avides de grands espaces et de paysages majestueux mais il faut supporter le soleil intense du jour, le vent et la fraîcheur de la nuit.
Ce que jai préféré ? Les dunes, le lac
il suffit de regarder mes photos, je les ai photographiés sous tous les angles.
Ce que jai le moins aimé ? Labsence de rencontres
il suffit aussi de regarder mes photos, je nai pas un portrait. Elle est bien loin lémission « Ushuaïa Nature : Tchad, espoir de vie », riche de rencontres
avec pour moi, la découverte des merveilleux peuples nomades Toubous et Goranes. Dommage !
Par contre, on na pas rencontré un groupe de touristes, pas un seul touriste et ça cest tout de même appréciable.
Pour le reste, le désert, cest aussi la caravane
La vie de la caravane rythme nos journées : lever avec le soleil, déjeuner à lombre dun arbre (si on en trouve un
) et coucher dans un endroit à labri du vent et avec du pâturage pour les chameaux, si possible
En parlant de coucher, un bonheur que de dormir à la belle étoile
Regarder le ciel étincelant d’étoiles innombrables…Cest le plus beau paysage du monde, non?

Alors, Martine, Himalaya ou Désert?
Je ne sais pas ou du moins je suis incapable de répondre à cette question
Ce sont 2 mondes tellement différents et pourtant si proches par certains aspects
Une grande traversée dans lHimalaya ou dans le Désert, cest aller dun point A à un point B, cest marcher au rythme de la caravane (chameaux / mules/ porteurs), cest prendre le temps de simprégner de ce qui nous entoure
cest vivre, tout simplement !
Cest tous les soirs, la recherche dun (bel) emplacement pour le bivouac :
- près dun cours deau en Himalaya, ce qui nous permet de faire une toilette sommaire de faire la cuisine dabreuver les mules et remplir nos gourdes et aussi près de lherbe pour nos mules
- près de pâturage (buissons, arbustes, arbres) dans le désert, ce qui permet de trouver du bois pour cuisiner de nourrir les chameaux
Cest tous les matins, le branle-bas général
la caravane de chameaux / mules se prépare
On vérifie ses paquetages, léquilibre des charges surtout. Tout est arrimé sur le dos des chameaux / mules.
On peut démarrer
Cest ce que jaime, cette vie de nomade. Une ambiance particulière. Se délester du superflu.

Pour finir, ce voyage naurait pas été ce quil a été sans les bons petits plats (dont la boule de mil et sa sauce – plat national tchadien) de Rigobert, le carcadet (infusion de fleurs d’Hibiscus Sabdariffa, aussi connu sous le nom de bissap), le petit verre de thé vert du midi, la purée de dattes, le « yaourt » (mélange de lait de chèvre, sucre, mil) dégusté au détour dun village
Et merci à tous ceux sans qui nous naurions pas effectué cette traversée, notre cuisinier Rigobert (aux cris de joie mémorables !), nos chameliers Kalé, Adoum & Adoum sans oublier nos 8 chameaux dont grincheux (il en faut bien un !)
Merci à eux !
Ce fut vraiment un incroyable voyage…l’un des plus beaux que j’ai réalisé en plus de 10 ans de trek.
Cela faisait longtemps que je navais pas été aussi heureuse.
Le retour a été beaucoup, beaucoup plus difficile que dhabitude. Cest violent de passer dun environnement hors norme et exceptionnel, de 4 semaines de vie en plein air à…Paris et une vie que je peux qualifier de plus « normale ». Le fossé est énorme. Il faut se réadapter à tout…

Martine
Et voilà, un retour sur le vif, qui permet de donner une idée du ressenti d’une personne qui découvre pour la première fois le Sahara. Et quel Sahara, celui du Tchad.
Je vous invite donc à faire de même, et à m’envoyer vos récits (et photos, bien évidemment…)
Bonus :

