Renommer le Mont Everest ?

Pourquoi la montagne la plus haute du monde porte-t-elle le nom de George Everest ?

De temps à autre, la question de son changement de nom revient sur le tapis…

A l’occasion du Jour de l’Everest, le 29 mai dernier, le serpent de mer a refait son apparition. A échéances régulières, le nom de la plus haute montagne de la planète est remis en question. La presse indienne s’est à nouveau fait le relais de ces discussions.

Le nom de cette montagne est un choix arbitraire d’une époque où les puissances européennes dominaient le monde. Dans ce cas précis, l’Empire britannique avait la main mise sur les Indes et un fonctionnaire fit le choix de nommer cette montagne  » Mont Everest « .

Sir George Everest était un géographe et cartographe britannique du XIXe siècle. Après un début de carrière dans la Compagnie des Indes Orientales, il rejoignit le Great Trigonometric Survey.

Il supervisa ces travaux en Inde pendant plus de 10 ans. Le Peak XV fut donc renommé en Mont Everest et George Everest décéda quelques mois plus tard en 1866.

Voilà pour la petite histoire…

Si les techniques mises au point de son temps ont été utilisées pour mesurer la hauteur de la montagne, il n’en reste pas moins que George Everest n’a ni découvert ce sommet ni contribué à grand-chose le concernant. A cette époque, ce nom l’avait emporté sur ses noms locaux, que l’on disait ne pas connaître. Les Népalais l’appelaient déjà Sagarmatha et pour les Tibétains c’était Chomolungma.

Il s’avère que celui qui a réalisé la mesure de l’Everest et qui a démontré qu’il s’agissait de la plus haute montagne du monde n’est autre qu’un… Indien !

Un certain Radhanath Sikdar que l’Histoire a complètement oublié. Malgré cette injustice et les précédents en matière de changement de nom de montagne (comme quand Obama a changé McKinley en Denali), l’éditorialiste indien doit bien se résoudre à une chose. Aujourd’hui à la frontière entre Népal et Chine (Tibet), l’Everest n’est pas en Inde.

Le seul 8000m indien est le Kanchenjunga, en frontière avec le Népal.

Mais protester contre l’appropriation culturelle avec une autre appropriation culturelle n’est certainement pas la bonne solution…

Il ne vous reste plus qu’à lui rendre visite, peu importe son nom.

Pour mémoire :

Laurent