Lorsque vous êtes pendant de nombreux jours en ski-pulka sur les glaciers du Pakistan (où ailleurs), faire de l’eau et cuisiner est vital. On ne peut pas vraiment transiger…
Oui, j’ai bien écrit » faire de l’eau « .
De la neige, oui il y en a, et en quantité, mais l’humain a besoin de boire s’il ne veut pas sombrer dans les déboires (oui, facile;-).
Il faut donc en faire fondre une grande quantité pour obtenir la ration d’eau nécessaire à toute la journée (repas et boissons).
Mais attention, il ne faut pas la brûler. Si vous attaquez votre production d’eau directement en remplissant votre casserole avec de la neige, elle va » brûler » et ce sera imbuvable…
Donc, on débute par un peu de neige que le touille pour avoir de l’eau. A partir de là, vous pouvez mettre autant de neige que vous voulez et laisser fondre.
Donc, l’eau est au centre de tout.
Mais en amont, il vous faut une source d’énergie, celle du réchaud.
En autonomie et au Pakistan, le plus simple reste l’essence. Une bouteille de 1,5L pour 4 jours à deux, à la louche.
Mais lorsque tout se grippe et que vous galérez deux heures à tout démonter de nombreuses fois pour obtenir votre forge infernale, vous finissez par devenir à cran.
Pourquoi tant de haine ?
Vous êtes prêts à tout envoyer valser, mais sans eau, le voyage va tout de suite prendre une autre tournure, et pas la bonne…
Il faut donc se reprendre et comprendre où est le dysfonctionnement, et vite.
En général c’est un tout petit bout de suie qui encrasse tout. Ou disons plus précisément le trou de la valve du réchaud. La petite buse ne jouant plus son rôle.
Allez, on démonte, on a les mains pleines d’essence, la suie recouvre le chiffon (à ne pas oublier)…mais l’on termine par avoir une belle flamme bleue qui chauffe au rouge le réchaud et fait fondre la neige rapidement.
Mais bien souvent, au redémarrage, c’est le même cycle infernal.
Une énorme perte de temps, on a toujours mieux à faire que de démonter lensemble à chaque repas !!! Surtout le matin vers 6h30…
Où est donc le souci ?
Je pense avoir trouvé la solution, les solutions, pour être plus précis.
1, une partie du problème vient des bouteilles. Elles proviennent souvent de récupération, et certaines sont d’anciennes bouteilles de soda. Mal nettoyées, elles contiennent encore un peu de sucre, ce qui ne fait pas bon ménage avec l’essence.
Il faut donc prendre le temps de tout rincer, et faire sécher, ou ne récupérer que des bouteilles d’eau.
2, l’essence elle-même est parfois d’une qualité moyenne, il faudrait donc filtrer un peu avant de remplir ces-dites bouteilles
3, un petit truc de Sioux. Lorsque vous coupez l’arrivée d’essence, il faut souffler sur les flammes en empêchant l’arrivée de ces fameuses flammes jaunes. Elles sont à la source de la suie, cette maudite suie…
Après la découverte de cette technique, enfin de nombreux repas sans avoir à tout démonter. Les vraies vacances commencent…
Il faut aussi garder en mémoire qu’entre 4000 et 6000m il y a souvent de petits soucis liés à la pression. Mais bon, c’est minime.
Il n’empêche que l’eau bout plus rapidement, ce qui ne permet pas d’avoir une cuisson à 100°C (à 6000m, elle bout à 79,9°C). Adieu la cuisson des pâtes…
Pour ma part, j’utilise un réchaud MSR, le XGK-EX.
Malgré son nom barbare, il est ultra performant, solide et facile à démonter.
Sinon, pour en terminer avec le réchaud, je cuisine dans la tente (une North Face VE25) malgré toutes les recommandations imprimées à l’intérieur. Ça réchauffe durant la cuisson et c’est plus simple que dans l’abside, surtout par mauvais temps…
A vous d’être méticuleux, et il est nécessaire d’avoir un petit carré de matelas sous la petite plaque en aluminium.
Pour ce qui est de la tente, elle a largement fait ses preuves, mais elle pèse un certain poids : 4,5 kg.
Je lorgne donc sur sa remplaçante : Samaya2.5 et ses 1,5 kg.
Par contre, le prix pique un peu…1150 auquel il faut ajouter 450 pour le Vestibule 2.5Dyneema et ses 460 gr. Après rose ou bleu…à voir.