J’ai découvert le Pakistan l’année passée et…je suis tombé sous son charme.
Les plus belles montagnes du monde, comme dirait Pierre, Pierre Neyret, bien évidemment ;-).
Donc, oui, ces montagnes sont magnifiques, c’est incontestable.
Fort de mon premier tour en pulka, cette année c’est un itinéraire complètement différent qui m’attendait. Javais bien reçu les messages de Pierre, mais bon, c’est toujours mieux de voir sur place.
L’itinéraire était somme toute simplissime :
- Remonter le glacier de Panmah
- Puis celui de Chiring
- Passer 2 cols
- Redescendre par celui du Muztagh…
Rien de bien compliqué, mais ça, c’était sur le papier…
L’hiver 2016/17 a été sévère dans la région, les habitants d’Askole peuvent en témoigner. Beaucoup de précipitation cette année, la végétation a près d’un mois de retard, c’est dire.
Nous avons donc beaucoup de neige et avons dû commencer la traction des pulkas bien plus tôt que prévu.
Après un premier jour de beau temps, la météo a légèrement changé, à chaque variation d’un (foutu) millibar, la tempête débarquait à grande vitesse. Neige au programme.
» Tu as vu les cirrus ? Quels cirrus, il neige… Laisse tomber, on avance tout de même et on verra plus haut !!! »
L’ami Pierre est très fort pour décider de partir malgré un temps qui n’incite pas à bouger, et il a raison, bien raison.
C’est en bougeant que l’on a la chance de découvrir une montagne somptueuse à la moindre ouverture dans le ciel.
Donc, neige ou pas, brouillard ou pas, il faut sortir du duvet, se faire à manger, plier la tente et tracter notre maison sur les pentes des glaciers du Pakistan.
Et cette année, entre les pentes raides des moraines, et celles des glaciers, il a bien fallu les traîner.
- Mortelles, les conversions avec la charge qui vous invite à repartir en marche arrière
- Exténuants, les derniers mètres pour rejoindre un col à 5756m
- Impressionnante, la descente du East Muztagh pass…
Il faut se rendre à l’évidence, nous avons pris un certain retard…terminé les idées de ski à plus de 6000m pour enchainer les courbes. Grandes ou petites, cela dépend de votre envie…pour moi c’est grandes.
Et puis avec la neige, c’est risque 4…alors méfiance, le but est tout de même d’arriver à relier ces deux cols du Muztagh, non ?
Deux belles nuits à 5756m, petit passage dans le caisson pour un participant, quelques gelures sans gravité pour un bon nombre, moi y compris…Mais bon, certains ont eu mal aux coussinets, si si, je n’invente rien ;-).
- Chez certains mammifères comme les félins et les canidés, les coussinets sont des structures cornées glabres à fonction protectrice, amortissant et isolante, garnissant le dessous des pattes.
- Chez les batraciens, les coussinets désignent les excroissances cornées sur les pattes des mâles en période de reproduction.
Bon là, vous choisissez ce qui vous convient, ou vous voyez avec Fred….
Et puis, le grand jour arrive, la descente de l’East Muztagh pass.
300m de descente, un peu technique.
C’est à dire :
- Une moulinette de 120m
- Un téléphérique de 60m
- une seconde moulinette de 120m
Une rigolade, c’est exact, mais une rigolade de 10h00 pour descendre de 300m. Arglllll !!!!!
C’était le seul passage possible, à labri des séracs. Grand bien nous a pris, un petit bout de glace de la taille de deux étages d’immeuble nous est tombé devant les yeux, splendide, lorsque l’on est pas dessous. Remarquez, une fois dessous, vous ne vous posez plus trop de questions.
Donc, tracé réussi, à 200% avec un retour tout en douceur vers Islamabad. Au programme, quelques visites pour digérer une orgie de poulets marinés et de moutons onctueux, sans oublier le riz et les chapatis…mais ça c’est une autre histoire ;-).
La galerie, en version large, qui va avec : ICI.
A bientôt.
Laurent
PS : comme dhabitude, un grand merci aux porteurs, car sans eux, le voyage serait autrement plus compliqué…
