Deosai (ski) – Le retour…
Direction le plateau du Deosai pour une nouvelle découverte.
Toujours grâce à l'indépendance que procure le ski-Pulka.
C'est parti...
J.Hatzfeld profite de son passé de grand reporter et correspondant de guerre pour nous inviter à suivre un journaliste intrigué par l’histoire d’un marathonien d’exception dont le destin va le porter de la lumière à l’ombre.
Mais en dehors du récit très humain de ce livre, qui mêle intrigue personnelle, recherche de sens, vision des relations Nord-Sud, et fascination des uns et des autres pour les différences de culture, J.Hatzfeld fait vivre à merveille les ambiances éthiopiennes.
Une grande partie du récit se déroule en dehors des zones touristiques (mettons de côté les zones de guerres) que sont Dire Dawa et Jijiga, dans le nord de l’Ogaden. Mais pour le reste du livre les descriptions sont très justes et rendent hommage à la richesse du peuple éthiopien.
Un vrai bonheur que d’entendre parler de Madame Kiki et de son hôtel « Buffet de la gare » d’Awash, ou des bistrots d’Addis, des marchés d’Harrar, des caravanes de chameaux. Ce livre respecte l’authenticité de tous ces lieux sans en y ajouter une patine destinée à vendre du tourisme.
Un livre à lire pour tout ceux qui ont déjà voyagé en Éthiopie ou qui rêvent d’y aller.
Juste un point qui me chagrine: « Dans le Tigré, ils sont inconnus », en parlant des chameaux. C’est oublier toutes les caravanes que l’on croise sur les hauts plateaux du Tigré et qui se rendent au Danakil pour récolter le sel sur le Régueb (à retrouver ICI).
Malgré tout, la lecture de ce livre est à recommander. Une phrase synthétise assez bien (hélas), un des problèmes de l’Afrique: « En Afrique, quand trop de richesses se dissimulent sous des terres pauvres, elles nourrissent la peur de la guerre ».
Mais la qualité des relations humaines des éthiopiens est une note d’espoir dans cette réalité souvent bien pessimiste.
Paru aux éditions Gallimard
Laurent