» Certains grincheux estiment que le Khumbu est envahi de touristes et que ce n’est plus comme avant. »
Je voudrais juste vous donner l’envie d’y aller même si vous pensez comme eux.
Oui, le tourisme s’est énormément développé dans les vallées du Khumbu.
Je vous dirais bien : et alors ?
Faut-il se priver de ce paysage si envoûtant parce que lon estime que l’on est au-dessus de tout cela et que l’on ne veut pas participer au tourisme de masse ?
Mais de quoi parle-t-on ?
Pour rejoindre les points de vue sur l’Everest, parce que c’est de cela dont je parle, il faut faire de réels efforts. Il faut bien souvent 6 jours pour rejoindre le premier belvédère, celui du GokyoRi, afin de profiter d’un large panorama sur l’Everest et tous ses satellites environnants :
Lhotse
Nuptse
Cho Oyu
Pumori, pour ne parler que des plus connus.
Il faut tout de même grimper à 5483 m pour profiter du spectacle. Donc, non ce n’est pas un tourisme de masse, où lhumain ne fait pas un gramme d’effort tout en profitant de spectacles dépourvus de sens qu’on lui sert sur un plateau.
Marcher est peut-être une activité naturelle, mais en altitude elle demande un minimum d’action physique.
Le Khumbu est une destination touristique très prisée des alpinistes internationaux et des amateurs de trekking. Cette pratique néo-aventureuse est censée reposer sur la découverte despaces naturels et culturels jugés authentiques.Toutefois, le confort de certains lieux dhébergement ainsi que le caractère presque urbain, en tout cas très cosmopolite de nombreux villages, avec leurs nombreux commerces, pubs et salons de café, sont particulièrement frappants lorsque lon marche aujourdhui dans ces montagnes.
Bien entendu le confort s’est largement développé depuis l’ouverture de cette région au tourisme. Nous sommes nombreux à avoir connu Gokyo sous sa forme ancestrale, celle d’une simple kharka (alpage). Maintenant c’est un entrelacs de guest-houses aux couleurs criardes. On y trouve dorénavant des boulangeries et ltout e confort d’internet… je repose la question, et alors ?
Doit-on laisser nos zones de visites en l’état pour la pratique de la photo ?
Les Sherpas ont choisi la voie du développement pour sortir d’un environnement difficile où les hivers sont froids et rigoureux. Nous ne devons pas leur reprocher quoi que ce soit. Malgré tout, ils restent vigilants, il n’y a toujours pas de pistes carrossables vers le Nord depuis Lukla. C’est un choix, et je le respecte aussi.
Bien entendu, dans certaines portions, vous allez pouvoir marcher à quatre de front. Il sera aussi très facile de trouver de quoi vous ravitailler régulièrement, d’acheter plein de choses qui vous sembleront puériles à votre retour…et alors ?
Parce quen dehors de ces paysages qui vous feront oublier les autres touristes, vous aurez la chance d’aller au-devant de ce peuple accueillant.
Vous trouvez qu’il l’est moins qu’avant ?
Et bien, c’est à vous de faire plus d’efforts.
Imaginez-vous dire bonjour tous les jours à plus de 500 personnes en souriant et en vous intéressant à cet étranger, alors que son seul but est de vous prendre en photo. Les 35000 visiteurs par an ont été atteints avant le séisme de 2015 alors qu’il n’y avait que 20 en 1965… Alors, oui, il faut en être conscient et aller vers ces Femmes et ces Hommes qui vivent en ces lieux. Commencer un rudiment de conversation, peu importe la langue, pour montrer que vous vous intéressez vraiment à leur vie.
Là, d’un seul coup, vous allez voir tout va changer.
Vous aurez un paysage toujours sublime et en bonus vous allez vous rendre compte qu’en faisant un pas vers l’autre, votre voyage se transformera.
En tout cas, c’est tout le bien que je vous souhaite…
Allez au Khumbu, vous ne serez vraiment pas déçu.
En attendant, pour vous donner ou redonner l’envie, je vous livre quelques images de l’Everest, parce que c’est tout de même l’intitulé de ce Retour à Chaud.