Actualités / 16 février, 2011

Dans la mer il y a des crocodiles, Fabio Geda

Jeune Hazara en Afghanistan, Enaiatollah Akbari, doit fuir son pays d’origine pour échapper à la haine des Talibans et des Pachtounes. Sa mère l’abandonne au Pakistan pour lui permettre, si la chance lui sourit, de vivre un autre avenir qui celui qui lui est destiné.

Mais ce jeune garçon n’a que 10 ans (ou peut-être 11, allez savoir…), et ne pourra poser ses valises, ou plutôt son baluchon que vers 15 ans (ou peut-être 16…) en Italie et espérer une vie normale, mais loin des siens.

Ce récit à deux mains (le protagoniste et Fabio Geda, éducateur spécialisé et écrivain italien) est un éclairage neuf sur le parcours de tous ces migrants qui quittent leurs pays où leur seul avenir est une mort certaine. Ce n’est pas l’éclairage d’un sociologue ou le regard d’un journaliste mais le récit d’un enfant qui doit lutter pour sa survie et décider de son sort à chaque instant.

Les pays traversés (Pakistan, Iran, Turquie, Grèce), sont autant de lieux où la recherche d’un travail clandestin lui permettra de survivre. Mais  ces villes seront surtout l’occasion de découvrir la solidarité des migrants de même origine et de rencontrer des hommes corrompus guidés par le gain. Des conditions de vie extrêmes, de longues souffrances, mais avec une seule obsession : garder sa dignité.

La dernière phrase, après le premier coup de téléphone à sa mère, résume son combat :
 » Je ne sais pas bien comment. Mais moi aussi j’étais vivant. « 

Un récit fort qui ferait presque oublier l’âge de cet enfant qui nous le raconte. Où au même moment nos enfants n’ont encore que peu d’autonomie et entrent doucement dans l’adolescence… Un récit sobre et sans amertume qu’il faut lire.

Publié au éditions Liana Levi

Laurent