Si vous êtes passionnés par les voyages, les rencontres…les vraies, pas celles des clubs-hôtels aseptisés, vous avez dû à un moment ou un autre vous intéresser aux cartes.
Il y a de grandes chances que vous ayez aussi regardé de temps à autre l’émission indispensable de Jean-Christophe Victor : » Le dessous des cartes « .
Une émission d’utilité publique. Mais, si votre regard sur le monde a du mal à quitter la chaîne NRJ12, mieux vaut cliquer ICI.

Revenons à cette émission.
Tout d’abord, c’est une triste nouvelle d’apprendre la mort de Jean-Christophe Victor, géographe et vulgarisateur de génie.
Fils du célèbre explorateur Paul-Émile Victor, il avait mis en place en 1990 sur ARTE son émission originale et très pédagogique. Elle perdurait encore de nos jours, malgré une tendance au toujours plus, sans effort.
De sa voix chaude, il nous faisait parcourir le monde à travers un angle particulier : celui des cartes.
Nous pouvions dès lors avoir une vision plus globale de lunivers dans lequel nous évoluons, que ce soit politique, migratoire, religieux, écologique…tout devenait beaucoup plus compréhensible.
C’est donc avec une profonde tristesse que j’ai appris cette nouvelle.
Qui plus est, il nous avait proposé dernièrement un » dessous des cartes » dactualité et d’une grande modernité : » Google Maps » ment…
Il était revenu sur ce constat dans une interview à Libération à loccasion de la sortie dun atlas sur lAsie.

Pour résumer, je lui laisse la parole :
» On sest aperçu que Google Maps mentait. Cest très embêtant parce quil est de plus en plus pris comme référence. Un pays sexprime par le positionnement de ses frontières, qui peuvent être stables ou bien en litige. Par exemple, Pékin édite des cartes daprès la vision de ses frontières avec le Japon ou avec lInde. New Delhi, de son côté, produit ses propres cartes. Or, Google Maps a choisi de ne pas prendre la référence internationale, que sont les cartes des Nations Unies, et de sadapter à la vision de chaque partie.
On a demandé à des chercheurs chinois, japonais, indiens de faire des tests, et on a pu voir que si vous êtes à Pékin, vous avez une certaine frontière dans lHimalaya et quà Delhi, vous en avez une autre. Le même problème existe sur la représentation du Sahara Occidental, du Chili, de la Crimée, dIsraël Google accepte de faire disparaître des territoires entiers pour conquérir des marchés. Cest une profonde malhonnêteté intellectuelle. «
Pourquoi parler de Google Maps et pas des autres (cf Maps pour Apple), simplement parce qu’à ce jour c’est le plus utilisé, mais il est à parier que tout le monde est dans le même panier.
Vous pensez vraiment que se mettre à dos les gouvernements est une priorité lorsque le tout business prévaut ?
Vous connaissez déjà la réponse, non ?
Je vous invite donc à retrouver le site du » dessous des cartes » et à vous procurer au plus vite son dernier livre :

Bonne lecture.
Laurent