Deosai (ski) – Le retour…
Direction le plateau du Deosai pour une nouvelle découverte.
Toujours grâce à l'indépendance que procure le ski-Pulka.
C'est parti...
Le rhum fait partie de la vie locale malgache. Vous ne me croyez pas? Allez donc faire un tour dans la campagne et on en reparle à votre retour…C’est la boisson nationale, avec la bière THB.
Mais revenons sur la canne à sucre à l’origine du rhum. Sans elle point de breuvage…
Contrairement à ce que lon pourrait croire, la canne à sucre nest pas originaire du continent américain, mais dAsie. Des plants sauvages de Saccharum officinarum ont été en effet retrouvés en Nouvelle-Guinée, donc au final, elle a dû être introduite il y a fort longtemps à Madagascar.
La canne à sucre sest répandue dans les pays du soleil au hasard des conquêtes territoriales pour finalement s’implanter dans les Caraïbes et les Antilles. Il aura fallu quelques siècles au rhum pour que le tue-diable devienne la boisson que nous connaissons de nos jours.
Ce qui nous intéresse en premier lieu lors des voyages à Madagascar est le rhum agricole et plus particulièrement le rhum artisanal. L’industrie produit aussi de nos jours d’excellents rhums.
Le rhum agricole a une particularité, il est obtenu à partir du vezou (jus de canne en créole). Ce vezou doit être mis immédiatement à fermenter puis distillé car le jus de canne à sucre ne se conserve pas, et il saltère très vite.
Mais en contrepartie, il apporte dindéniables qualités aromatiques et une fraîcheur caractéristique. Bon, pour la fraîcheur, tout dépend du nombre de verres ingurgités; dépassée une certaine dose, je ne suis pas bien sûr qu’il soit encore possible de distinguer les arômes…
Les rhums plus industriels, quant à eux, s’obtiennent à partir de la mélasse (sous-produit du raffinage du sucre), qui a pour caractéristique de bien se conserver, et peut donc voyager facilement.
Le rhum artisanal se produit de deux façons :
Chacun produit sa boisson, même si certaines productions sont de meilleure qualité que d’autres. Une fois récoltées, les cannes sont coupées en petits bouts, broyées et placées au fond d’un trou étanche avec du jus de tamarin. Puis tout cela fermente joyeusement…ne reste plus qu’à distiller et en extraire ce liquide translucide que l’on appelle rhum.
Les goûts sont très variables, tout autant que le degré dalcoolémie…personne ne dose ce rhum. Une seule chose est sûre…il est fort. Rien en dessous de 50°. A consommer avec modération, sinon gare au mal de crâne le lendemain matin.
Elle seffectue dans des fûts métalliques. Vous allez facilement les rencontrer sur le bord des routes, entre autre au bord de la RN°7. Idem jusqu’à la coupe de la canne à sucre, puis du tamarin, puis on étanchéifie le bidon, on laisse fermenter et l’on distille en faisant passer un tube dans un tronc d’arbre rempli d’eau froide pour condenser les vapeurs et récupérer le rhum.
Mais ce qui est le plus marquant, c’est cette technique de réduction de la canne à sucre en petits bouts puis son concassage manuel. Habituellement, la canne est broyée pour en extraire le jus en le séparant de la pulpe. Ici un travail de forçat est effectué, pour briser la canne, afin que le jus amalgamé avec l’écorce et la pulpe puissent entrer en fermentation. Quand je dis forçat, je vous invite à venir le découvrir par vous-même : l’exercice d’équilibrisme est couplé à un réel travail de force.
Le résultat final reste le même. On n’a pas vraiment une idée très précise du degré d’alcool à la mise en bouteille…à consommer à nouveau avec modération.
En trek, je dois bien avouer que l’on a toujours une petite bouteille pour accompagner les cacahuètes de l’apéritif du soir. C’est aussi cela la découverte d’un pays…
Mais attention lorsque l’équipe puise dans ses réserves de rhum, car une bouteille ouverte est automatiquement vouée à être vidée…ambiance garantie.
J’ai un petit faible pour le rhum Dzama (produit sur lîle de Nosy-Bé), qui, dans le dialecte local, signifie « parent, ami cher ». Son petit goût particulier viendrait, selon la légende, de lYlang-ylang (Cananga odorata), arbre dont les fleurs distillées produisent une huile essentielle très utilisée en parfumerie.
Pour une consommation en France, si je veux rester sur un parfum malgache, ce sera le rhum Mangoustan, un rhum arrangé avec un petit fruit issu du mangoustanier.
A consommer avec modération…
Une autre spécialité plus rare peut se déguster sur l’île, le vin de canne, qui est encore produit de façon artisanale sous l’appellation « Betsabetsa ».
Pour encore plus d’images, je vous invite à parcourir la galerie » Donne du rhum à ton homme… »
Laurent