Actualités / 5 juin, 2018

Hispar Biafo (Pakistan), retour sur un voyage épique…1/2

 » Au commencement était la parole « , non je blague.
Au commencement était prévue une grande traversée depuis le village de Shimshal pour rejoindre celui d’Askole, en passant par le Snow Lake et le glacier du Biafo.
Mais suite à des soucis de porteurs, nous avons dû nous rabattre dans la vallée d’Hispar pour faire un autre itinéraire, celui d’Hispar Biafo, par le Snow lake.
Comme l’a dit Pierre, ce second itinéraire n’est pas un itinéraire par défaut, il est à lui seul un voyage complexe. Il avait raison, bien raison…
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Glacier d’Hispar, 1892

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Il faut déjà atteindre le glacier…

Ces deux glaciers (Hispar et Biafo) sont imposants.
  • 49 km pour Hispar
  • 63 km pour Biafo
Les deux donnent accès au Snow Lake. Ne cherchez pas un lac, c’est un immense glacier de 116 km² à la confluence du Biafo et du Sim Gang glacier. Cet ensemble semble être le plus long système glaciaire en dehors des pôles…
Vous pensiez avoir tout vu, mais c’était sans compter sur cette étendue de glace et de neige. La roche environnante le confinant dans un splendide écrin.
Le Baintha Brakk, le Braldu Brakk, le Latok et les tours de Solu, rien que pour vous, la récompense après avoir franchi l’Hispar la.

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Hispar la…c’est tout au fond ;-).

Sur le papier, le glacier d’Hispar est une immense remontée qui semble bien tranquille.
Mais les glaciers vivent, surtout au Pakistan. Et depuis le dernier passage de Pierre, la belle langue de neige s’est transformée en un chaos quasi infranchissable.
Comme dirait Pierre :  » Hispar en couille « , copyright à respecter ;-).

Je dis bien quasi…parce que si l’on ne renonce pas c’est tout à fait possible.
Il faut juste chercher, faire de nombreuses tentatives, changer de rive, revenir sur ses pas, éviter les montagnes de glace infranchissables en pulka pour enfin arriver au pied du col.
Et là, rien n’est joué, on retrouve de nombreux séracs qui forment un labyrinthe complexe, qu’il faut à nouveau franchir.
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Un chaos, où l’on peut tout de même faire quelques virages…vas-y mon Fred.
Une fois tout cela passé, un plat (montant) vous attend pour rejoindre le col d’Hispar la, l’ultime récompense.
Récompense physique pour nous, mais pas visuelle. La météo a à nouveau tourné, saleté de cirrus, pour nous bloquer 3 jours sur place.
1m30 de neige fraîche ça occupe…
Il faut déblayer les tentes, creuser de petits corridors pour rendre visite à nos voisins et s’occuper :
  • Dormir
  • Manger
  • Lire
  • Remanger
  • Redormir…
Un vrai exercice de patience.
Puis le beau revient, il est temps de remonter sur les skis pour faire un petit tour.
Trois jours d’inactivité et j’avais l’impression de ne plus avoir d’énergie. Ou alors, ma motivation était en berne. Dans tous les cas, le résultat fut très moyen…
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Le lendemain direction un promontoire, non loin du Workman dôme pour découvrir enfin le Snow Lake.
A cet instant, on oublie tous les désagréments que l’on a rencontrés pour y parvenir. Le regard cherche des points de repère dans cette étendue blanche. Au loin le K2, toujours là pour nous surveiller. Un sourire se dessine sur mon visage, depuis que j’ai découvert cette montagne, ce monstre de roche et de glace, je reste sous son charme. C’est l’une des plus grandioses que je connaisse. La retrouver à nouveau me remplit d’une certaine sérénité.
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Snow Lake, en contrebas…
A nos pieds, de la glace et de la neige à perte de vue, c’est aussi cela le Snow Lake.
Pas le temps de traîner, nous avons pris assez de retard…il faut se rappeler que l’on a le glacier de Biafo à descendre.
Mais il faut rejoindre le camp.

Quelques virages en télémark, le bonheur de la glisse à l’état pur, avec en tête une seule idée : ne pas se prendre une grosse gamelle…

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©Pierre Neyret
Puis il faut tout plier, paqueter, quitter l’Hispar la pour rejoindre le Snow Lake pour un ultime camp en son sein.
Il ne restera plus qu’à suivre le glacier du Biafo et s’en sera terminé, à mon grand regret.

Mais avant cela, rien ne vaut une bonne nuit au cœur du Snow Lake, au plus proche des tours de Solu. Des masses de granit qui s’élancent vers le ciel. De grandes faces lisses où la neige a du mal à s’accrocher, un vrai régal à contempler.
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Fin de la première partie…la suite d’ici peu 😉

Laurent

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Tekenessi était aussi au Snow Lake ;-)…