2 : direction les glaciers…
Un dernier passage que le village de Chikar et c’est sur le glacier du Darkot que les porteurs nous abandonnent. Nous restons seuls et finalement tout reste à faire.
J’ai pris l’habitude d’avoir un petit grain au Pakistan. Non, je ne parle pas d’un grain (de folie) pour y aller, je vous parle de météo. Le temps change vite et nous octroie 1m de neige fraîche, de quoi s’occuper pour le reste du voyage.
Entre les aléas politiques et climatiques, nous avons pris un peu de retard. L’évolution et l’élévation dans une belle poudreuse ne nous aidant pas vraiment, il ne faut pas se le cacher, nous devons oublier tous les sommets que l’on avait dessinés sur les cartes. Récompenses pour nos efforts de forçats.
Mais il reste lessentiel, rejoindre le glacier du Chiantar pour finir en beauté en visitant son bassin supérieur.

3 : et alors ?
Et alors, et alors…splendide, je vous dirais, tout simplement.
Quatre cols pour rejoindre le glacier du Garmush, comment ça il vous est inconnu ?
Trois cols assez simple qui ouvre une combe glaciaire de presque 20km, laissant de petits glaciers qui redescendent vers le bassin versant du Chiantar.
Le dernier, plus sport nous fait quitter cette zone, laissant derrière nous le Garmush et le Koyo Zom. Des montagnes pour le moins inconnues, mais qui ont déjà des noms enchanteurs, non ? C’est un vrai challenge que dessayer de placer ces sommets lors d’un dîner, à vous de le relever…
Plus sport ? Oui, il a fallu poser un rappel et descendre avec nos pulkas. Mais bon, rien de bien compliqué pour tous ces adeptes des glaciers du Pakistan.

4 : en profiter, à fond…
Une fois, sur le glacier du Chiantar, il ne reste plus qu’à le remonter, vers son sommet éponyme et le Chatiboi (Chhateboi). Certains, je ne ferai pas de délation, navaient plus qu’un mantra en tête et qui se résumait ainsi : » Le Chiantar, c’est chiant et j’en ai marre… » Ah les bougres d’affreux qui ne savent pas ce qu’ils disent !!!
Bon d’accord, il faisait une chaleur à crever et ce glacier est parfois désespérément plat…
Tout est vite oublié, une fois rejoint notre dernier camp en altitude. Tout est si vaste et résonne comme un appel à l’exploration.
Il y a bien encore un col à passer qui nous propulserait vers le lac de Karambar…mais là ce serait pousser le bouchon un peu loin. L’armée a ses limites, et en temps de ramadan, elles sont encore plus minces.
Une simple balade de repérage, quelques beaux virages en ski ou en télémark dans une belle neige (de merde), et c’est heureux que l’on retrouve notre chez nous, Yes !!!!
Les fameux virages…

5 : tout a une fin…
Le glacier se descend aisément, il faut attendre les porteurs et rejoindre, à pied cette fois, le village de Lashkargaz. Les véhicules nous y attendent, de belles Jeep-Toyota (j’ai toujours un peu de mal avec la dénomination de ces dernières…). En tout cas, elles sont toujours aussi petites et abondamment décorées).
Il ne reste plus qu’à se laisser conduire vers Mastush puis vers la traversée de la vallée de Swat, qui n’a pas toujours eu bonne presse, et pour cause…
Comme à laccoutumé, nous terminons à Islamabad, avec nos habituels restaurants où nous finissons par prendre nos petites habitudes.
Bon, cette année, il faut attendre l’iftar pour pouvoir manger le soir, c’est ramadan. C’est d’ailleurs plutôt sympa de manger tous ensemble dans un grand élan de rapprochement.

6 : c’est tout ?
Que nenni !!!
Je vous avais prévenu que c’était une première, une première mondiale, il faut se le dire, et le faire passer dans toutes les oreilles un tant soit peu intéressées par le Pakistan.
De nos jours, réaliser une première dans une certaine horizontalité, cela devient rare. Mais cela ouvre aussi de belles perspectives. Dans ce coin reculé du Pakistan, Hindu Kush, une grande partie des sommets sont sans nom…Vous savez ce qu’il vous reste à faire, non ?
La classe internationale, je vous le dis ;-)…
En attendant, nous avons été reçus, congratulés, filmés, interviewés, photographiés…nous étions venus en simples skieurs, nous repartons en stars !!!
Bon, OK, je m’emballe un peu, mais c’est tout de même sympa ce genre de fin lorsque l’on a en tête une belle sortie à ski (télémark) pour le moins exotique.
Voilà, vous savez tout.
Il ne me reste plus qu’à trier toutes mes images pour pouvoir vous faire découvrir cette région, l’Hindu Kush, si peu documentée.
» Au fait, on ne te voit plus au Chatiboi, tu as raté une soirée neige de printemps…pfff »
A bientôt
Laurent