Philippe Hérard : Un jour un carton – 17 mars / 11 mai 2020 – Histoire d’un confinement
Le confinement, vous vous en rappelez ?
Je suis sûr que oui, c’était une première pour nous tous et ce n’est pas si loin.
D’ailleurs, à discuter avec tout le monde, on sent bien que l’angoisse d’y retourner est toujours palpable.
Je ne suis pas là pour donner mon avis dépidémiologiste, de gestionnaire de crise, de conseilleur de ce qu’il faudrait faire ou pas….
Non, je dois le concéder, je ne suis pas atteint d’ultracrepidarianisme.
Un joli mot mis au goût du jour, je trouve. Et pour cause.
En effet, l’ultracrepidarianisme désigne le fait pour une personne de donner son avis sur une question dont les connaissances lui échappent. Le terme est notamment utilisé pour une quelqu’un reconnu pour son domaine d’expertise, mais qui s’immisce – et se trompe – sur un domaine qui n’est pas le sien.
Mot nouveau pour décrire un mal nouveau ?
Non, non…
Pour retrouver lorigine de ce mot, nous devons remonter à lépoque dApelle de Cos, un peintre de lan 352 av. J-C. Il est dit que pendant que lartiste préféré dAlexandre le Grand travaillait sur lune de ses uvres, un cordonnier entra dans son atelier pour lui remettre une commande. Lorsquil vit les peintures et les gravures, il commença à critiquer beaucoup de détails. Face à ces commentaires, Apelle de Cos lui aurait dit la chose suivante : Ne supra crepidam sutor iudicaret (Que le cordonnier ne juge pas au-delà de la sandale).
Donc, non, je ne vais pas vous donner mon avis.
Durant le confinement, mon confinement pour être plus précis, jétais en Nouvelle-Zélande sur litinéraire du Te Araroa. Je me suis donc fait coincer à la sortie des Aspiring Mountains et j’ai dû rejoindre Queenstown pour attendre, attendre, attendre…de pouvoir terminer mon voyage. Avant de rentrer en France, bien évidemment, mais ça, c’est une autre histoire.
Donc, durant cette période, comme jécrivais déjà régulièrement des articles sur cette traversée (que vous retrouverez en 2022, sous la forme d’un livre), j’ai continué à le faire.
J’ai alors produit : Élucubrations en confinement (que vous retrouverez dans ce fameux livre, il va falloir attendre un peu).
Bien entendu, je n’étais pas le seul.
J’ai découvert un artiste qui s’était emparé du sujet, de la plus belle manière qu’il soit.
Son nom : Philippe Hérard.
Tous les jours sur sa page Facebook (comme quoi, il n’y pas que du mauvais sur ce réseau social), il publiait une peinture. C’était devenu mon attente quotidienne. Avec le décalage horaire, je ne pouvais pas mieux débuter la journée…
Il en a peint une par jour du 17 Mars au 11 Mai 2020. Tous les jours, sans relâche, avec le même talent. Elles ont toutes un message, et sont d’une grande qualité.
Elles ont toutes été vendues, ce qui me semble tout à fait justifié. C’est une manière de s’approprier ce moment très particulier.
Philippe Hérard vient de publier un livre qui compile toutes ses créations, je ne pouvais le passer sous silence.
Le titre :
Un jour un carton 17 Mars / 11 Mai 2020
Je vous invite à vous le procurer. Vous pouvez le trouver dans toutes les bonnes librairies.
35, pour 96 pages de bonheur dans un beau format carré.
Si le contenu vous intéresse, mais que vous hésitez encore, vous pouvez commander le PDF des reproductions à cette adresse mail : ph.atelier20@gmail.com
En attendant de vous le procurer, ce que je vous recommande, si vous êtes de passage en Italie, vous pouvez à partir du 19 septembre vous rendre à la B.east. Gallery.
Elle se situe à Florence et présentera » Isolement » une exposition regroupant la majeure partie de ses uvres réalisées lors du confinement
Exposition du 19 septembre au 19 décembre 2020
Si après ça, vous ne vous précipitez pas pour vous l’offrir et/ou pour l’offrir, je ne sais plus quoi vous dire. Pour moi, c’est déjà fait.
Je vous laisse découvrir quelques-unes de ses réalisations.