Deosai (ski) – Le retour…
Direction le plateau du Deosai pour une nouvelle découverte.
Toujours grâce à l'indépendance que procure le ski-Pulka.
C'est parti...
Cest par deux fois que je réalise la portion » Tongariro Alpine Crossing « . Une petite erreur de réservation, sans possibilité de changement, de la Mangatepopo hut ma obligé à rester une journée de plus au pied du parc. Alors, autant en profiter pour faire cette première traversée sans sac pour le plaisir de la marche légère. Qui plus est, le temps est changeant, très changeant dans ce pays, alors mieux vaut profiter des éclaircies pour découvrir le paysage.
Le jour suivant, il suffit simplement de refaire le même itinéraire, mais dans lautre sens chargé comme une mule…ce nest plus la même histoire, même si le paysage lui reste identique.
Bien entendu cest un peu faux, la lumière est différente et une fois la remontée effectuée (11km, une paille), il ny a personne avant le lac bleu, une vraie récompense pour cet acharnement pédestre.
Sous ce nouvel éclairage, certaines portions changent de teintes, de couleurs. Alors que dautres étaient plus intéressantes dans une petite brume.
Ce petit bout de Te Araroa fait partie de ces panoramas que lon ne peut pas inventer. On arrive tout juste à limaginer, mais ce nest quune fois devant quil nous captive réellement, obligeant le traverseur à se poser pour prendre son temps. Cest linstant contemplatif.
Comme tous les autres visiteurs ont une obligation horaire pour rejoindre le bus, à partir de 13h30 vous vous retrouvez seul dans le Mordor. Un petit plaisir dont il faut abuser.
Mais la sacralisation des lieux peut vite vous rappeler à lordre. Outre linterdiction de gravir les sommets environnants, de toucher à leau des différents lacs, ou de manger à proximité, il arrive que linterdit soit plus important.
Ce jour, il y a eu un mort non loin du col, regrettable, mais cest arrivé. La tradition maorie (Rauhi) impose donc deux jours de fermeture en ce lieu. Respect pour la famille et temps nécessaire pour apaiser la montagne. Elle doit retrouver toute sa quiétude. Le sentier ne rouvrira quau lever du jour du troisième jour.
Si vous êtes passés durant ce tragique événement, vous faites inévitablement des envieux. Beaucoup se retrouvent en effet bloqués et doivent réorganiser sérieusement leur périple. Alors avec deux passages en deux jours…
Sur un parcours de cette envergure, peut-on, doit-on faire quelques variantes personnelles si lon en ressent la nécessité ? La réponse ma semblé évidente…mais pas pour tout le monde. Je ne respecte pas le sacro-saint itinéraire à la lettre, je ne le massacre pas, mais jy ajoute quelques touches personnelles quand la nécessité sen fait ressentir. Le Great Himalayan Trail avait déjà subi ce style de comportement, alors le Te Araroa ne passera pas à travers.
Cest donc parti pour une petite boucle par le » Round the Moutain Track « , ou plus simplement la boucle par le sud du parc du Tongariro. Quasiment personne, plus besoin de réserver quoi que ce soit.
Direction la hut de Waihohonu (le maori reste complexe, et encore, il manque la prononciation), par les lacs Tama. Dun bleu intense, ils mettent en valeur le Ngauruhoe et le Ruapehu dans un univers quasi minéral. Seule la forêt de Taranaki a permis de trouver un peu dombre.
Petite variante par une crête et cest parti pour le grand plongeon hors des cartes. Cest le revers de la médaille du trek 3.0, il va falloir faire confiance aux panneaux indicateurs. De mille personnes-jours on passe instantanément à pas grand monde, les renseignements se font rares…
Le désert semble avoir pris le dessus, eau, où es-tu ?
De rares insectes résistent encore dans cet univers minéral. Vainqueurs absolus des environnements extrêmes.
Lhorizon lui-même nest plus quun immense désert. Bien caché, non médiatisé, mais bien réel.
Le bonheur est absolu, il devient rare de parcourir daussi grandes étendues en solitaire. Mais il nen serait rien si le soleil nétait pas au rendez-vous. Il est là, bien là, ne laissant que peu de place à quelques méduses qui viennent peupler le ciel. Tout désert qui se respecte doit être écrasé par cette nitescence au zénith. Vivre le temps suspendu…
Le massif se laisse dévoiler à chaque détour de vallons asséchés. Le plaisir à létat pur. Cette image dune Nouvelle-Zélande continuellement arrosée par des pluies incessantes est mise à mal. Il existe donc bien des lieux qui se soustraient au tourisme classique…
Mais les jalons régulièrement plantés à intervalle rapproché nous rappellent à juste titre que la météo peut être très retorse dans la région.
Donc, si vous ne les voyez plus soit il fait nuit soit la météo est dantesque. Dans les deux cas, dépêchez-vous de trouver une hut…
Laurent