Mais en ouvrant des cartes plus anciennes, il est possible de découvrir qu’un chemin existe de l’autre côté de la vallée. Sur l’autre versant, en face du futur chemin.
Pour moi, il est plus intéressant puisquil retrouve une crête et permet de panoramas sur de nombreux 8000 m (Everest, Lhotse, Makalu et Kangchenjunga). Ce qui est un atout majeur.
Pour information, le futur chemin suivra le fond de la vallée et restera en forêt. Pas vraiment le même itinéraire…
La réalité ?
Oui, je dois l’avouer, il y a eu un peu de différence par rapport à ce qui était prévu. Et pas qu’un peu !
Pour ce qui est de rejoindre la guesthouse de Kongme Dingma, il suffit de suivre les bons chemins et passer de guesthouse en guesthouse.
L’option choisie était celle d’emprunter l’itinéraire qui passe par les lacs de Panch Pokhari pour découvrir ce lieu de pèlerinage hindouiste. Comme d’habitude, c’est assez surprenant.
Et donc, cette option est déjà une belle variante par rapport à ce qui est habituellement proposé.
Rejoindre la guesthouse de Kongme Dingma, rien de bien compliqué. On fait de longs stops dans les guesthouses, on mange bien, on dort au chaud et il est tout à fait possible de grimper au-dessus de Tangnag pour une vue panoramique. Et aussi, profiter de Khara pour rendre visite aux lacs glaciaires de la vallée de l’Hunku.
Un beau petit programme pour cette première partie.
Puis débute à proprement parlé la partie exploratrice.
Il faut avoir un brin de chance. Trouver la bonne personne qui est d’accord pour vous accompagner sur cet ancien itinéraire. Plus utiliser depuis une vingtaine d’année, rien que cela…
Donc, là tout change. Le chemin qui conduit à la première forêt est large, très large puis une fois dedans (la forêt), il disparaît. Et là, vous vous dites : » Qu’est-ce que je suis venu faire ici « .
Il (le chemin) s’évanouit et c’est un vrai travail de forçat pour arriver à sorienter et déjouer les pièges du terrain. Entre les rhododendrons revêches, les montées à la force des bras qui tirent sur tout ce qui se présente, les camps sans eau, les camps sans place… et tout un tas de petites bricoles il ne faut pas lâcher pour rejoindre la crête, celle de Kal Pokhari.
A partir de là, les kharkas réapparaissent et les sentiers se font visibles. Il ne reste plus qu’à descendre vers le village de Bokswar pour retrouver des humains. En route, seules les traces d’ours nous guidaient.
Au final ?
Un itinéraire final ultra sauvage, vraiment. Sans accompagnement, vous pouvez oublier.
C’est avec une certaine chance que nous sommes tombés par hasard sur un népalais qui était content de nous faire découvrir sa région. Je dois avouer que sans lui, impossible.
Et pourtant, je renonce difficilement…
Mais en l’état ce passage n’est pas utilisable et la construction du nouveau chemin devrait définitivement l’enterrer.
Je regrette que les habitants de Chheskam n’aient pas voulu réhabiliter cet ancien accès au lieu de construire quelque chose de tout neuf. Ils nous privent ainsi d’un itinéraire majeur.
Que cela ne vous empêche pas, lorsque le nouveau chemin sera praticable, d’aller lui rendre visite pour effectuer le Tour du Mera Peak.
Voilà, vous savez tout.
Bon trek,
Laurent